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Rapport de l'Enquête "Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire" (ESSIMU)(UQAM)

Stéphanie Vagneux - 17 janvier 2017

Le lancement du rapport de l'Enquête "Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire" (ESSIMU) a eu lieu le 16 janvier 2017. Il visait à combler l'absence de données québécoises sur les questions de violences sexuelles dans le milieu universitaire. Sans les résultats de cette enquête, il fallait s'appuyer sur des données issues des États-Unis.

L'enquête ESSIMU a été initiée par une équipe de chercheures multidisciplinaires de l'UQAM, en collaboration avec le Service aux collectivité de l'UQAM, le RéQEF (Réseau québécois en études féministes) et le Regroupement québécois des CALACS (Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel). Elle a été réalisée par 12 chercheures en provenance de six universités québécoises (UQAM, U. de Mtl, U. Laval, U. Sherbrooke, UQO et l'UQAC).

Faits saillants et statistiques:

  • ESSIMU a permis de recueillir des données issues des étudiant.es, mais aussi des employé.es en milieu universitaire.
  • Afin de circonscrire le propos, les violences sexuelles devaient avoir été commises par une autre personne de la même université mais pas nécessairement sur le campus universitaire.
  • De plus, les répondant.es ont pu transmettre des récits d’expériences personnelles, qui seront analysés ultérieurement, et quelques-uns ont été insérés dans le rapport pour sensibiliser les lecteurs aux formes parfois plus méconnues de violences sexuelles.
  • L'enquête a permis de connaître les opinions de 9 284 répondant.es des 6 universités partenaires, dont 70% des répondant.es sont des étudiant.es et 30% sont des employé.es qui travaillent à l'université.
  • Plus du tiers (36,9%) des répondant.es ont rapporté au moins une forme de victimisation sexuelle commise par une autre personne affiliée à l'université depuis leur entrée à l'université. Près du quart (24,7%) ont rapporté avoir vécu une forme de violence sexuelle en milieu universitaire durant la dernière année;
  • Plus du tiers des personnes victimes de violence sexuelle n'ont jamais dévoilé la situation à quiconque; seulement 9,6% ont dénoncé ou signalé la situation aux instances de leur université.
  • Près de la moitié des cas mentionnés (47,4%) se sont déroulés dans des activités sociales (fêtes, 5 à 7, partys) qui n'étaient pas des initiations et près de 38,7% dans le cadre d'activités d'enseignement ou d'études et près de 31,1 % en situation de travail.
  • Les violences sexuelles sont commises majoritairement par des étudiants (près de 70%) hommes (près de 90%), et majoritairement par des personnes au statut hiérarchique équivalent (78%).

Le rapport fait état de 15 recommandations déclinées en six axes allant de la proposition d'une loi-cadre obligeant les établissements d'enseignement supérieur à lutter contre la violence sexuelle, au financement de la recherche dans ce domaine, en passant par une plus grande part faite aux programmes de formation adaptés aux différents groupes de la communauté universitaire.

Pour en prendre connaissance: Violence sexuelles en milieu universitaire: Rapport de recherche de l'Enquête ESSIMU