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Engagement étudiant et vie étudiante à distance : Retour sur le 9e Café virtuel SAE

Stéphanie Vagneux - 22 mars 2021

Le 17 mars 2021 a eu lieu un Café virtuel SAE portant sur l'engagement étudiant et le soutien de la vie étudiante à distance. Cette activité, organisée en collaboration avec Jean-Philippe Charbonneau, conseiller au Services aux étudiants au campus de Drummondville de l'UQTR, a été l'occasion d'entendre la voix d'étudiant·es, de présenter certaines initiatives et de discuter des défis rencontrés. Voici le résumé des présentations et des propos échangés par la vingtaine de participant·es issu·es des équipes des SAE du réseau de l'Université du Québec.

1ère partie : Présentations d'étudiantes et d'étudiants

L'activité a débuté par la présentation d'étudiant·es qui nous ont partagé leur expérience d'engagement étudiant avant la pandémie et ce que le contexte virtuel est venu changer. Voici les faits saillants de leurs communications:

Ismaël Zouiten et Marie-Soleil Allard, étudiant·es au baccalauréat Loisir, culture et tourisme de l'UQTR

  • Ismaël, également stagiaire au SAE du campus de Drummondville de l'UQTR, mentionne que le programme dans lequel lui et Marie-Soleil évoluent, les porte naturellement vers une implication dans la vie étudiante. À ce titre, ils sont tous deux chefs d'escouade (équipe responsable du premier contact avec les étudiants de première année).
  • Dans le contexte de la pandémie, il a fallu oublier ce qui était fait avant, réinventer les traditions.
  • Redéfinir le sentiment d'appartenance : en réduisant la taille des regroupements de programmes sur les groupes privés Facebook, il est plus facile, par exemple de se lancer des défis sur les réseaux sociaux. Aussi, la motivation à faire des activités en ligne diminue après un an, mais si on partage avec un petit groupe restreint de personnes qu'on "connaît" c'est facilitant.
  • Les courriels sont trop nombreux et jugés trop impersonnels, car envoyés à tous. Instagram et Facebook seraient des outils plus conviviaux et vers lesquels les étudiant·es se tournent plus naturellement. Il est suggéré de développer une approche de communication moins "institutionnelle" pour rejoindre les étudiant·es.
  • Conscience des défis importants que relèvent les SAE et les universités dans le contexte et de leur responsabilité quant au respect des mesures sanitaires. Mais plutôt que de reproduire les consignes de santé publique sur ce qu'il ne faut pas faire, il est suggéré de proposer, dans le cadre des balises, les options possibles afin de faciliter la mise en œuvre d'activités jugées sécuritaires.
  • À la recherche de moyen de communiquer avec les autres associations de programmes pour partager les bons coups et s'inspirer.

Karine Samson, étudiante en administration des affaires, conseillère à l’exécutif de l'Association générale des étudiants hors campus de l’UQTR (AGEHC)

  • Karine, en retour aux études après une pause de quelques années, s'engage non seulement dans son association, mais aussi dans du bénévolat de compétences par le biais de divers concours académiques.
  • Avant la pandémie, la distance créait certains obstacles en tant qu'association hors campus; les canaux de communication n'étaient pas aussi efficaces, l'obligation de déplacement pour siéger à des comités institutionnels pouvait être un frein à la participation.
  • Depuis la pandémie, ces freins n'existent plus et facilitent grandement le travail de l'association. Un lien de confiance fort semble bien établi dans l'exécutif, mais aussi avec l'équipe des SAE (par exemple: l'organisation du Show de la rentrée).
  • Par contre, il devient de plus en plus difficile de maintenir certains acquis, certains repères communs liés notamment aux lieux physiques de l'université. Aussi, l'apprentissage du métier d'étudiant·e se fait souvent dans l'informel (prise en charge d'outils par exemple), et la distance rend cela plus difficile et parfois plus long.
  • Pour rendre certaines communications avec les étudiant·es plus concrètes, l'association a procédé à plusieurs envois postaux.
  • Il demeure toujours important de reconnaître l'engagement étudiant (crédits de cours, bourses ou autres) et de le promouvoir aussi comme une opportunité de coaching et de réseautage.
  • Appui l'affirmation des collègues précédents qu'il est sûrement plus efficace de rejoindre de petits groupes que de tenter de rejoindre tout le monde en même temps.
  • L'étudiante mentionne également que les projets PICOM offerts à l'UQTR favorisent la reconnaissance de l'engagement étudiant tout en offrant une expérience de collaboration unique.

Justine Brousseau, coordonnatrice générale de l'Association modulaire des étudiantes et étudiants en kinésiologie (AMEK) à l'UQAR

  • Avant la pandémie, cette association (qui existe seulement depuis 2019, première année d'existence ce programme) qui réunit entre 30 et 40 étudiants avait l'habitude de faire plusieurs soirées potluck, de se réunir au Pub Ludique pour jouer à des jeux de société (ex.: Loup Garou) ou d'organiser diverses soirées.
  • À la rentrée de l'automne 2020, pour la 2e cohorte de ce programme qui a dû commencer le programme en mode virtuel, il a été plus difficile de les rejoindre que la cohorte qui avait eu l'occasion de se connaître avant la pandémie.
  • Alors que c'était encore possible à l'automne, des activités en présence (avec distanciation physique) ont été organisées, mais aussi plusieurs en mode virtuel (Soirée Loup Garou ou Jeu Among Us en Zoom)
  • Il y a aussi eu une vente de matériel de kinésiologie et des concours sur le groupe Facebook.
  • En ce qui a trait au travail de l'université, Justine lève son chapeau à l'UQAR et à l'équipe des SAE dans son adaptation rapide et ses communications efficaces via les médias sociaux. Plusieurs initiatives issues des étudiant·es ont rapidement été mises en œuvre, d'abord pour un petit groupe, mais rapidement pour l'ensemble de la communauté universitaire (Bar à quizz, midi-jasette, sondages comiques).
  • Issue d'un programme qui fait la promotion de saines habitudes de vie, il était naturel de tenter de faire bouger les étudiant·es en leur proposant des capsules et les incitant aussi à sortir dehors.

Elliott Chartrand, étudiant en 2e année en biologie, concentration sciences marines et coordonnateur à la vie étudiante interne de l’Association en biologie de l'UQAR

  • L'implication à la vie étudiante avant la pandémie était une occasion de se rencontrer et de se motiver (Carnaval étudiant, Jeux interuniversitaires de biologie, etc.).
  • Après mars 2020, il y a eu une pause de plusieurs semaines, et à la fin de l'été, Elliott s'est occupé d'organiser l'activité d'intégration pour s'assurer de bien accueillir les nouvelles et nouveaux étudiants. Il s'est également impliqué comme parrain pour des étudiantes et étudiants internationaux.
  • Il salue également le soutien de l'équipe des SAE (vie étudiante) pour son activité de chasse au trésor à Rimouski, d'abord pour les étudiant·es de son programme puis ensuite ouverte à l'ensemble de la communauté de l'UQAR.
  • Aussi pour garder l'intérêt et stimuler les échanges, il dépose à chaque semaine une énigme et un mot entrecroisé sur les réseaux pour toute la communauté, et ce depuis janvier dernier!
  • L'utilisation de Kahoot a aussi permis de sonder les étudiant·es sur divers sujets.
  • Il est aussi d'avis que les associations étudiantes devraient partager davantage leurs bons coups entre elles.

Conclusion de la 1ère partie: Les étudiantes et étudiants participants ont apprécié avoir l'occasion de donner leur point de vue dans le cadre de ce café. Il semble aussi que les participant·es ont eux aussi beaucoup aimé que des étudiant·es viennent partager leur expérience (il s'agit d'un commentaire qui revient plusieurs fois dans le sondage d'appréciation complété après le café virtuel).

2e partie: Présentations des conseillers et conseillères à la vie étudiante

En deuxième partie du café virtuel, des collègues des SAE ont présenté ce qu'ils ont proposé dans leur université pour soutenir l'engagement et stimuler la vie étudiante au cours de la dernière année.

Martin Minville, conseiller à la vie étudiante, SAE, ÉTS

  • Martin présente diverses initiatives mises en place au cours de la dernière année (Présentation - M. Minville, ÉTS) et souligne que bien que plusieurs activités prévues pour 2020 n'ont pas pu avoir lieu, certaines ont été converties en mode virtuel, ce qui a permis de rehausser le taux de participation habituel. C'est le cas de la série de conférences "Les talents de chez nous" qui a vu le nombre de ses participants augmenter et la diffusion virtuelle a en même permis d'en élargir la portée au-delà de la communauté de l'École.
  • Il a aussi mentionné l'idée de l'achat de licences de jeu (Jackbox Games) qui a permis d'animer diverses rencontres virtuelles avec les étudiant·es.
  • L'ÉTS poursuit également son travail de reconnaissance de l'engagement avec son programme Génie+.
  • Il a également présenté le RIVE (Réseau interuniversitaire pour la vie étudiante) qui réunit plus de 50 conseillers et conseillères à la vie étudiante (cégeps et universités) et a tenu plusieurs rencontres à distance au cours de la dernière année pour partager les bons coups. Un site Interuniversitaire.ca a aussi été mis en ligne pour contribuer à la diffusion d'événements et concours interuniversitaires dans les domaines des arts, du communautaire, du sport et associatif qu'il coordonne.

Véronique Potvin, technicienne en loisirs - Culturel et communautaire, SAE, UQAR

  • Véronique indique qu'en 18 ans de métier, c'est la première fois, en mars 2020, où elle a eu l'impression qu'elle n'aurait plus rien à contribuer. Dans un monde qui basculait soudainement presque à 100% dans un mode virtuel, elle s'est cependant rapidement aperçue qu'elle n'avait rien de plus faux!
  • Bien sûr, il a fallu s'adapter, essayer, apprendre. Sa présentation (Présentation V.Potvin, UQAR) fait état des avantages et des inconvénients de tout ce bouleversement, mais surtout elle relève plusieurs bons coups dont: le Programme de jumelage pour les nouvelles et nouveaux étudiants, le développement d'une programmation virtuelle commune pour les deux campus, de l'appui du Service des communications pour la diffusion des activités sur les réseaux sociaux.
  • Elle a aussi su animer les étudiant·es en mettant en valeur leurs bonnes idées, mais aussi en se lançant dans le vide avec plusieurs activités (exemple, l'activité Coup de foudre) en n’ayant pas peur de faire des erreurs.
  • Aussi, en mobilisant toutes les ressources régionales pour identifier sur la page Facebook des activités pour les étudiant·es, un nouveau réseau de contacts a pu s'établir et qui sera utile à l'avenir.
  • En fin de présentation, à l'aide de l'image du palmier, elle nous invite à conserver notre agilité et notre flexibilité quand des bouleversements surviennent et changent les repères.

Olivier Gingras, animateur à la vie étudiante, SAE, UQO

  • En poste depuis 2011 à l'UQO, Olivier relate que cette pandémie n'a pas eu que des effets négatifs, mais a aussi été porteuse d'opportunités. L'un des effets positifs a été notamment d'effacer la barrière qui existait entre les deux campus à cause de la distance. Du jour au lendemain, les équipes de la vie étudiante du campus de Gatineau et de St-Jérôme se sont unies pour n'offrir qu'une seule programmation pour tous les étudiant·es de l'UQO.
  • Plusieurs activités ont été organisées dans cet esprit : des webinaires culinaires, une édition virtuelle de l'UQO en spectacle, une fusion des deux activités existantes pour la reconnaissance de l'implication, des quizz, cafés linguistiques, etc. Des cafés virtuels (1 à 4 par semaine) ont aussi été très populaires et ont été soutenus par l'ensemble des professionnel·les des SAE et certains partenaires externes ont également contribué (organisme en santé mentale, Caisses Desjardins, etc.).
  • Profitant de la popularité des webdiffusions des cafés virtuels, l'UQO a aussi créé et fait la promotion de balado. Inspiré par le succès de ceux développés pour les étudiants de cycles supérieurs (Cursus+ qui comprend 7 épisodes), s’est depuis ajoutée plus d'une dizaine d'autres contenus audios.
  • La dernière année a permis de développer une Infolettre destinée aux étudiant·es, une page Facebook pour les SAE de Gatineau (celle de St-Jérôme existait déjà).
  • Si Olivier constate aussi de nombreux défis pour l'engagement des étudiant·es (diminution de la motivation et du nombre d'activités réalisées), le plus grand est peut-être de préserver la cohésion d'équipe au sein des associations.
  • Une activité phare en entrepreneuriat dans les Laurentides, le GREL, est un bon exemple de l'impact de la pandémie et de la redéfinition d'un événement pour l'adapter et briser l'isolement.

Échanges des participants

Après ces présentations riches en contenu, les participant·es ont pu faire valoir d'autres réflexions et bons coups dans leur établissement. Le co-animateur du café virtuel Jean-Philippe Charbonneau (UQTR) retient entre autres que malgré la distance, les occasions de collaborations se sont multipliées dans plusieurs universités. Pascale Cloutier, en soutien aux clubs étudiants à l'ÉTS, indique que la pandémie a été l'opportunité de propulser certains outils de communication comme TEAMS pour les membres de ces clubs, de sorte que le contact est direct et aussi fréquent que nécessaire. Elle mentionne aussi que l'engagement bénévole est une occasion de soutenir le développement de compétences des étudiant·es (leadership, gestion de projet, communication, etc.). Martin Lambert, conseiller à la vie étudiante à l'UQTR mentionne qu'un des défis (pandémie ou non) demeure le soutien des associations étudiantes qui détiennent une autonomie par rapport à l'université. Laurie Chabot, chargée de projet au campus de Val-d'Or à l'UQAT ajoute que le passage en mode virtuel peut aussi dépendre de la capacité de chacun à s'adapter aux technologies de communication à distance. Partout également, cette ouverture ou capacité a pu être à géométrie variable. Et dans le contexte de la pandémie, le soutien et la mise à jour d'outils de communication sont une grosse partie de ce qui peut déployer ou réduire les possibles.

En conclusion

En plus d'un partage riche de propositions, ce café virtuel a permis de révéler que ce thème est loin d'être épuisé. Il semble subsister un besoin d'approfondir le sujet, ne serait-ce que pour pouvoir apporter certaines nuances quant aux différentes manifestations de l'engagement étudiant. Le rôle de l'université ou des services aux étudiants se module nécessairement selon ces dernières. Il est alors proposé de faire une deuxième activité permettant de réunir d'autres personnes actives sur la question de l'engagement étudiant. Il pourra y être question de l'avenir du soutien à l'engagement en enseignement supérieur, de partager les expériences d'autres universités hors du réseau UQ ou hors Québec.