Le Devoir a publié récemment les résultats d'une étude du Directeur parlementaire du budget (DPB) à Ottawa sur le taux de surqualification au Canada (rapport entre le diplôme obtenu et les exigences de l'emploi occupé). Cet organisme qui a pour mandat de présenter au Parlement une analyse indépendante sur l’état des finances de la nation, le budget des dépenses du gouvernement, ainsi que les tendances de l’économie nationale, rapportait une augmentation du taux de surqualification des diplômés universitaires âgés de 25 à 34 ans, et ce depuis 1990, jusqu'à atteindre 40% en 2014.
Alex Usher de Higher Education Strategy Associates, un centre de recherche réputé pour ses analyses en matière d'enseignement supérieur, prétend qu'il faut nuancer ces résultats et surtout corriger la présentation de l'un des graphiques publiés par DPB. Ce graphique proposait deux axes des Y différents entre 1990 et 2014, ce qui avait pour résultats d'accentuer le taux présenté et même d'inverser totalement la tendance. Après cette mise en garde sur la rigueur scientifique, Usher propose également de nuancer les résultats en ajoutant certains éléments de contexte: une plus grande accessibilité au diplôme universitaire vers la fin des années 1990 (augmentation de 53% entre 1999 et 2013). Sans faire mentir l'analyse du DPB, Usher propose à tout le moins de demeurer vigilant lorsqu'on croise deux données dont les facteurs de variation peuvent être influencés par une foule d'indicateurs (la transformation des populations étudiantes, l'état de l'économie et du marché de l'emploi).
http://higheredstrategy.com/an-interesting-but-irritating-report-on-graduate-overqualification/